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// Communiqué de presse

La reconnaissance de la pratique sage-femme : encore un combat 25 ans plus tard

Montréal, 23 septembre 2024 – Le 24 septembre 1999 marque une date historique pour le Québec, celle de la légalisation de la pratique sage-femme. À l’occasion du 25e anniversaire, la Coalition pour la pratique sage-femme (CPPSF) célèbre cette importante victoire collective, tout en soulignant les défis qui subsistent dans l’accès équitable aux services de sage-femme dans notre province. Alors que le gouvernement promettait en 2015 que 10 % des suivis de maternité complets seraient assumés par une équipe de sages-femmes dès 2019, les statistiques révèlent que seulement 4,5 % des femmes et personnes enceintes sont actuellement accompagnées par ces professionnelles de la santé1.

Un quart de siècle de lutte et de résilience

Il y a 25 ans, après des décennies de mobilisation, le Québec a reconnu légalement la profession de sage-femme. Cette avancée a permis d’offrir aux femmes la possibilité d’accoucher dans différents lieux en toute sécurité, mettant de l’avant une approche de l’enfantement centrée sur les besoins des personnes enceintes et leur droit à un suivi de grossesse qui respecte leur autonomie et pouvoir de décision.

Une option méconnue : Le suivi sage-femme au Québec

Malgré un quart de siècle de reconnaissance officielle, le suivi par une sage-femme reste encore trop souvent méconnu du grand public. Beaucoup de nouveaux parents ne sont toujours pas informés de cette possibilité. Confirmant le besoin d’informer davantage la population, un sondage Léger réalisé pour le compte de l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) en août 2024 révèle que seulement :

  • 1 Québécois·e sur 4 sait que le suivi et l’accouchement avec une sage-femme est un service couvert par le régime public d’assurance-maladie du Québec;
  • Le quart des Québécois·es (26 %) sait qu’il faut un diplôme universitaire pour pratiquer le métier de sage-femme;
  • 37% des Québécois·es savent que les sage-femmes offrent des soins à la fois à la mère et au bébé jusqu’à six semaines;
  • 1 personne sur 6 (16%) sait comment faire pour obtenir un suivi de grossesse et un accouchement avec une sage-femme.

Puisqu’on ne peut pas demander ce qu’on ne connaît pas, cette méconnaissance pèse lourd sur la capacité des familles à demander ce suivi et à connaître ses particularités. La présidente du Regroupement Les sages-femmes du Québec, Amaili Jetté, rappelle que « le ministère de la Santé et des Services sociaux a la responsabilité d’investir pour le développement de la profession afin de réduire la méconnaissance et les défis d’accès. Après 25 ans de légalisation, il est grand temps que chaque femme ou personne enceinte ait accès à une sage-femme et à des informations complètes et justes pour faire un choix éclairé concernant son suivi de grossesse. »

Un accès inégal et une lutte continue pour l’équité

Plus inquiétant encore est le fait que, en plus de la méconnaissance de la pratique, l’accès aux services de sage-femme demeure inégal à travers la province. Tel que l’affirme Sarah Landry, coordonnatrice du Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement et porte-parole de la CPPSF : «de nombreuses régions, en particulier les régions rurales et éloignées des grands centres, ne disposent toujours pas de services de sage-femme, privant ainsi de nombreuses familles de l’approche de soins désirée. Cet état de fait est inacceptable et contraire aux principes d’équité en matière de santé. » La CPPSF appelle le gouvernement à prendre des mesures concrètes pour étendre l’accès aux services de sage-femme sur l’ensemble du territoire québécois.

25 ans après, l’appel à l’action continue

À l’occasion de ce 25e anniversaire, la CPPSF réaffirme son engagement à poursuivre la lutte pour l’autonomie des personnes en matière de suivi de grossesse et d’enfantement. Marie-Eve Blanchard, directrice générale du Regroupement Naissances Respectées : « Cette journée est une célébration, mais aussi un rappel que le combat pour un accès équitable aux soins avec des sages-femmes est loin d’être terminé ! »

À propos

La Coalition pour la pratique sage-femme (CPSSF) milite pour l’accès aux services de sage-femme et aux maisons de naissance, dans toutes les régions du Québec, au sein du système public de la santé et services sociaux. Composée de 17 groupes, elle travaille pour que les sages-femmes puissent soutenir et protéger l’accouchement physiologique, en reconnaissant que les processus liés à la maternité appartiennent aux individus.

La Coalition pour la pratique sage-femme est actuellement coordonnée par le Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement. Les membres de la Coalition sont : l’Association des étudiantes sages-femmes du Québec (AESFQ), l’Association féministe d’éducation de l’action sociale (AFÉAS), l’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ), l’Association québécoise des doulas (AQD), la Confédération des Organismes Familiaux du Québec (COFAQ), la Confédération des syndicats nationaux (CSN), les Cercles des Fermières du Québec, la Fédération québécoise des organismes communautaires famille (FQOCF), la Fédération des femmes du Québec (FFQ), la Fédération du Québec pour le planning des naissances (FQPN), le Mouvement pour l’autonomie dans l’enfantement (MAE), le Regroupement Les Sages-femmes du Québec (RSFQ), le Regroupement Naissances Respectées (RNR), L’R des centres de femmes du Québec, le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes (RQASF), le Réseau des Centres de ressources périnatales du Québec (RCRPQ), Serena Québec, l’Institut National de Portage des Enfants.

https://www.facebook.com/coalitionsagefemme/

Contact pour les médias :

Véra Ferret, Responsable des relations publiques
Association pour la santé publique du Québec
Cellulaire : 450-626-8879 — Courriel : vferret@aspq.org

1 Conseil des syndicats nationaux et Regroupement Les Sages-femmes du Québec, Communiqué de presse du 10 juin 2022, en ligne.