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Situation au Québec

L’alcool fait partie de la vie des Québécois. Il est utilisé pour célébrer, socialiser, se détendre, se faire plaisir, réduire le stress et, même, pour éloigner temporairement certains problèmes. Il est si présent qu’on oublie qu’il agit sur le système nerveux, la perception, l’humeur et la conscience, au point parfois de les modifier d’une manière permanente.

Chez la population de 12 ans et plus 

  • En 2017-2018, 84 % des hommes et 79 % des femmes consomment de l’alcool, ce qui en fait la province où le nombre de consommateurs est le plus élevé. Même si les hommes sont encore plus nombreux à boire que les femmes, cette différence de consommation tend à diminuer. C’est également chez les jeunes de 18-24 ans que l’on retrouve la plus grande proportion de consommateurs (89% au Qc c. 82% au Canada)[1].
  • En 2020, 18% des consommateurs de 12 ans et plus déclarent avoir consommé de manière abusive, c’est-à-dire boire, au moins une fois par mois, en une même occasion, plus de cinq verres pour les hommes et quatre verres pour les femmes [2].
  • Parmi l’ensemble de la population québécoise de 15 ans et plus, 14% indiquent avoir augmenté leur fréquence de consommation d’alcool depuis le début de la pandémie de COVID-19 [22]. 

Chez les femmes enceintes

  • Boire de lalcool pendant la grossesse est risqué pour le fœtus. Des difficultés légères jusqu’à un handicap important peuvent en découler. C’est ce que l’on nomme les troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale.
  • Depuis plus de 10 ans, aucune statistique québécoise sur la consommation d’alcool pendant la grossesse n’a été publiée.
  • Selon différentes enquêtes menées entre 2005 et 2008, on estime qu’entre 21 % et 34 % des femmes au Québec consomment de l’alcool alors qu’elles sont enceintes [3].

Chez les adolescents 

Selon l’Enquête québécoise sur le tabac, l’alcool, la drogue et le jeu chez les élèves du secondaire (2019) [4] :

  • Près de 6 élèves sur 10 (58%) ont déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie ;
  • 80% des élèves de 5e secondaire et 21% des élèves de 1re secondaire ont consommé de l’alcool au cours des 12 mois précédents ;
  • Plus de 3 élèves sur 10 avouent avoir consommé de manière excessive.

Références du document La problématique de l’alcool au Québec

Conduite avec capacités affaiblies

Alcool et conduite automobile ne font pas bon ménage. Il brouille les perceptions, les réflexes et la concentration. Il peut aussi troubler la vision et causer des étourdissements.

  • Le risque d’être impliqué dans un accident mortel est multiplié de 4 à 6 fois avec un taux d’alcool dans le sang qui dépasse 0,05 [5].
  • L’alcool au volant est un tueur important, surtout chez les jeunes de 16 à 34 ans. En 2019, près du tiers (30%) des conducteurs décédés ayant subi un test d’alcoolémie dépassaient la limite légale de 0,08 [6] ;
  • Selon un sondage mené dans le temps des Fêtes 2019 par Alco Prévention Canada, plus de la moitié des personnes dont le taux d’alcool dans le sang était supérieur à 0,08 ignoraient qu’ils dépassaient la limite permise [7].
  • À l’exception du Québec, toutes les provinces canadiennes sanctionnent les conducteurs dont le taux d’alcool dans le sang dépasse 0,05. Au Québec, seuls les jeunes conducteurs et les conducteurs de véhicules lourds ont des limites inférieures à 0,08.
  • À titre d’exemple, la Colombie-Britannique impose des sanctions pour une alcoolémie au volant dès 0,05 depuis de nombreuses années et a observé un effet positif sur le nombre d’accidents mortels, de blessures et de dommages matériels. Consultez notre étude cas.

Pour en apprendre davantage sur la conduite avec facultés affaiblies, consultez notre lettre ouverte et la section Nos actions de cette page.

Publicité et promotion

Nous sommes tous exposés, consciemment ou inconsciemment, à de nombreuses publicités et promotions d’alcool. Elles sont partout!

  • On les retrouve dans les commerces, sur des abribus, dans des vitrines de dépanneurs ou de succursales de la SAQ, sur des panneaux d’autoroute, sur des colonnes de rue, dans les arénas, dans le métro, etc.
  • La publicité s’invite aussi dans nos maisons par la radio, la télévision, internet ou encore dans les circulaires.
  • Quelque deux millions de Québécois, membres du programme Inspire de la SAQ, reçoivent chaque semaine des promotions ciblées et personnalisées les incitant à acheter des produits.
  • Des influenceurs sur les médias sociaux, des émissions de services et des chroniqueurs connus contribuent aussi à la promotion des vins, de la bière et d’autres boissons.
  • Nos enfants et les personnes qui luttent contre une dépendance sont aussi exposés à ce marketing intensif.
  • La publicité de l’alcool a un impact sur la quantité consommée, particulièrement chez les gros buveurs [8].
  • Les adolescents exposés à la publicité d’alcool commencent à en boire plus jeunes que les autres [9].

Comme une image vaut 1000 mots, l’ASPQ a réalisé en 2019-2020 une recension illustrée montrant une diversité de tactiques promotionnelles utilisée par l’industrie pour mousser la consommation d’alcool chez les Québécois.es.

Violences et alcool 

Sans justifier les actes perpétrés, l’influence de l’alcool dans les cas de violence conjugale, sexuelle ou familiale est souvent sous-estimée.  

  • Les données canadiennes les plus récentes permettent d’estimer que les agresseurs avaient consommé de l’alcool dans près de la moitié (43 %) des cas observés de violence et d’agression [18] ;
  • Les études montrent l’existence de liens étroits entre la consommation d’alcool et l’éclosion, la fréquence, la gravité et la perception des actes de violence [18][19][20][21] ;
  • Les conséquences de ces violences sont d’ordres multiples (santé, ordre public, judiciaire, etc.) tant pour les victimes que pour leur entourage [18] ;
  • Investir en actions de prévention de la consommation d’alcool et viser la réduction de la consommation d’alcool notamment par l’adoption de politiques publiques favorables à un environnement sain et sécuritaire préviendraient certains des cas de violence.

L’ASPQ a soumis un mémoire dans le cadre des consultations pour la mise en œuvre de la stratégie pour prévenir et contrer les violences sexuelles et conjugales afin de rappeler ce lien entre la consommation d’alcool et les cas de violence.

L'alcool en chiffres

+ de 3 milliards $

Coûts sociaux et de santé liés à la consommation d’alcool au Québec

58 %

Pourcentage des jeunes du secondaire qui ont déjà consommé de l’alcool au cours de leur vie en 2019

214

Nombre de Québécois de 12 à 24 ans qui doivent être amenés à l’urgence chaque mois à cause d’une intoxication à l’alcool

Le saviez-vous?

  • L’alcool est obtenu par la fermentation de certains fruits ou de certaines céréales ou encore par distillation d’un liquide fermenté. Il se retrouve dans une variété de boissons comme la bière, le vin, le cidre et les spiritueux.
  • La consommation d’alcool est associée à plus de 200 problèmes sociaux et de santé [10].  Toute consommation régulière d’alcool, même faible, peut nuire à la santé [11].
  • Certains experts recommandent de fixer le niveau de consommation à plus faible risque à moins d’un verre par jour pour les hommes comme pour les femmes [12].
  • En 2018, au Québec, le taux d’hospitalisation en raison de l’alcool s’élève à 211 pour 100 000 habitants, soit un taux légèrement inférieur à la moyenne canadienne de 259 [13]. Du 1er janvier au 26 novembre 2017, les services d’urgence ont traité 2 332 jeunes âgés de 12 à 24 ans en raison d’intoxications aiguës à l’alcool. C’est 214 cas par mois, 49 par semaine ou 7 par jour [14].
  • L’alcool coûte plus cher à l’État québécois qu’il ne lui rapporte. Annuellement, les coûts sociaux et de santé de la consommation d’alcool se chiffrent à plus de 3 milliards de dollars [15,16]. Les profits engrangés par la Société des alcools du Québec (SAQ), les emplois et les taxes ne compensent pas ces méfaits [17]

Nos objectifs

SENSIBILISER LES QUÉBÉCOIS.ES AUX EFFETS DE LA CONSOMMATION D’ALCOOL ET AU TROUBLE DU SPECTRE DE L’ALCOOLISATION FOETALE (TSAF). 

CONSEILLER UNE LIMITE PERMISE D’ALCOOLÉMIE MAXIMALE À 0,05 POUR CONDUIRE ET SENSIBILISER AUX RISQUES DE LA CONDUITE AVEC CAPACITÉS AFFAIBLIES.  

REVENDIQUER LE RETRAIT DES PUBLICITÉS D’ALCOOL DANS LES LIEUX FRÉQUENTÉS PAR DES PERSONNES MINEURES ET AUTRES GROUPES VULNÉRABLES FACE À L’ALCOOL.

Nos actions

Par des mémoires, des sondages, des rapports et des conférences, nous informons les professionnels et décideurs sur les problématiques de santé publique associées à l’alcool et sur les pratiques de l’industrie qui y contribuent. Nous participons aussi à la sensibilisation du public pour réduire les méfaits de l’alcool chez les personnes vulnérables, notamment par une campagne sur le trouble du spectre de l’alcoolisation foetale.

Mars 2022

À l’exception du Québec, toutes les provinces canadiennes sanctionnent les conducteurs dont le taux d’alcool dans le sang dépasse 0,05. Par exemple, la Colombie-Britannique impose des sanctions pour une alcoolémie au volant dès 0,05 depuis de nombreuses années et a observé un effet positif sur le nombre d'accidents mortels, de blessures et de dommages matériels.

Étude de cas - Colombie-Britannique : sanctions pour une alcoolémie au volant dès 0,05

Octobre 2020

Projet de loi n° 72 : Considérer les externalités négatives de l’alcool est essentiel à une relance économique fructueuse et sécuritaire. Mémoire présenté à la Commission des institutions Assemblée nationale, 42e législature, 1re session

Mémoire sur le PL72 concernant la livraison d'alcool

Février 2016

Projet de Loi 88: Encadrement, prudence et prévention - L’influence de l'alcool sur la santé des Québécois

Mémoire PL88 encadrement alcool

Mars 2023

JASP 2022 : Portrait du marketing de l'alcool - des stratégies pour tous les goûts

Octobre 2022

Événement MADD - Conférence 2022 pour les victimes de la conduite avec facultés affaiblies : L'alcool au Québec : quand le 0,08 ne tient plus la route

Février 2019

Participation aux consultations sur les mesures de restriction proposées concernant les boissons alcoolisées et aromatisées et dépôt du mémoire Alcopops – Jeunesse sacrifiée et filles ciblées

Février 2019

Participation au symposium canadien « Changing the Conversation » sur les troubles de l’alcoolisation fœtale du Canada Northwest FASD Partnership

Changing the Conversation

Mai 2018

Participation au Comité permanent de la santé de la Chambre des communes et dépôt de recommandations Les dangers des boissons ayant une combinaison d’alcool à teneur élevée, de caféine et de sucre

Comité permanent de la santé, ASPQ 2018

Avril 2018

Présentation du mémoire déposé dans le cadre des Consultations particulières et auditions sur le projet de loi no 170 et dépôt du mémoire Avertissement — Consommer de l’alcool comporte des risques pour votre santé

Commission parlementaire PL170, ASPQ 2018

Février 2018

Mémoire déposé dans le cadre des Consultations particulières et auditions publiques sur le projet de loi no 165 et dépôt du mémoire 0,05 par prudence… pour la vie

Mémoire limite alcoolémie 0.05

2016

Participation aux consultations du ministère de la Santé et des Services sociaux concernant l’avis de santé publique sur la consommation d’alcool pendant la grossesse et les Troubles du spectre de l’alcoolisation fœtale (TSAF)

2015

Participation au réseau sur les Troubles du spectre de l’alcoolémie fœtale

2015

Organisation d’une journée thématique dans le cadre des Journées annuelles de santé publique, les 8 et 9 décembre 2015, à l’hôtel Bonaventure de Montréal sur la thématique de la consommation d’alcool « Prendre un verre, prendre un coup. Débanaliser et agir! »

Journée alcool, JASP 2015

5

Killoran, A. Canning, U. Doyl, N. & Sheppard, L. (2010). Review of effectiveness of Laws Limiting Blood Alcohol Concentration Levels to Reduce AlcoholRelated Road Injuries and Deaths, National Institute for Health and Clinical Excellence, Londres, Angleterre.

Rapport National Institute for Health and Clinical Excellence

6

Société de l'assurance automobile du Québec (2021). Bilan routier 2020.

Bilan routier 2020

8

OCDE (2015). Lutter contre la consommation nocive d’alcool : Politiques économiques et de santé publique.

Rapport OCDE

10

World Health Organization (2018). Global Status Report on Alcohol and Health 2018.

Rapport OMS

12

Sherk A, Thomas G., Churchill S. & T. Stockwell (2020). Does Drinking Within Low-Risk Guidelines Prevent Harm? Implications for High-Income Countries Using the International Model of Alcohol Harms and Policies. Journal of Studies on Alcohol and Drugs, 81(3), 352–361.

Does Drinking Within Low-Risk Guidelines Prevent Harm?

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