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Situation au Québec

  • Le cannabis, aussi appelé « herbe », « weed », « shit », « hasch », « haschich » ou « pot », est considéré comme une drogue illégale dans plusieurs pays, mais son usage récréatif est légalisé au Canada depuis 2018. Il s’agit d’une substance psychoactive provenant d’une plante du même nom. Il existe plusieurs sortes ou catégories de cannabis qui ont toutes des caractéristiques propres et des effets décrits comme différents.
  • La proportion de personnes ayant consommé du cannabis a augmenté au Québec au cours des dernières années, passant de 14 % en 2018 (avant la légalisation) à 17 % en 2023 [1, 2].
  • D’après une enquête réalisée par l’ASPQ entre octobre 2020 et janvier 2021 au Québec (rapport complet, version résumée), la majorité des personnes consommatrices n’ont pas signalé de changements dans leur niveau de consommation de cannabis après sa légalisation au Canada. La légalisation a toutefois eu un impact chez certains individus :
    • Près de 1 personne consommatrice sur 10 a augmenté sa fréquence de consommation;
    • Un peu plus de 1 personne sur 10 a recommencé à consommer;
    • Parmi les personnes âgées de plus de 55 ans qui consomment occasionnellement du cannabis, plusieurs ont identifié la légalisation comme un incitatif à la reprise de leur consommation après plusieurs années d’abstinence.

Ce qui est légal et ce qui ne l’est pas

  • Au Québec, la vente de cannabis est uniquement légale [3] par l’intermédiaire de la Société québécoise du cannabis (SQDC).
  • L’âge minimum pour acheter ou utiliser du cannabis est de 21 ans, sauf en cas d’autorisation médicale.
  • Il est notamment interdit de :
    • Fumer ou vapoter du cannabis dans les lieux publics, qu’ils soient intérieurs ou extérieurs, à l’exception de certains parcs spécifiquement désignés par les municipalités;
    • Posséder en public plus de 30 grammes de cannabis légal séché ou l’équivalent sous forme non séchée (sauf en cas d’autorisation médicale);
    • Conduire un véhicule si nos capacités sont affaiblies par l’effet du cannabis, quelle que soit la quantité consommée [4];
    • Cultiver des plants de cannabis à des fins personnelles (sauf lorsque l’on détient une autorisation médicale);
    • Promouvoir le cannabis de manière générale ou en faire sa publicité.
    • Vendre des produits comestibles susceptibles d’attirer les enfants.
  • L’industrie et les personnes consommatrices doivent aussi respecter d’autres règles.

Le cannabis en chiffres

17%

Pourcentage de la population québécoise de 15 ans et plus affirmant consommer du cannabis en 2023.

38%

Pourcentage de jeunes québécois de 21-24 ans ayant consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois.

10%

Pourcentage de personnes québécoises ayant consommé du cannabis et qui ont ensuite conduit un véhicule.

51%

Pourcentage de la population québécoise de 15 ans et plus ayant consommé du cannabis au cours des 12 derniers mois et qui présente un risque modéré quant à sa consommation de cannabis.

Le saviez-vous ?

  • Le cannabis est composé de plus de 500 substances différentes, mais celles dont on entend le plus parler sont :
    • Le tétrahydrocannabinol (THC), qui contribue en grande partie à l’effet psychoactif ou à la sensation d’euphorie (« le buzz, le high »);
    • Le cannabidiol (CBD) pourrait avoir des effets relaxants. Il possède peu ou pas d’effets euphorisants.
  • Le cannabis peut se présenter sous plusieurs formes [5] :
    • Plante séchée : bourgeons («buds»), herbe, «pot», «weed»; joint préroulé;
    • Concentrés solides : «haschich» («hasch»), résine, dabs («wax», «shatter»);
    • Concentrés liquides : huile, produit de vapotage;
    • Aliments et boissons au cannabis.
  • En excluant l’alcool et les médicaments sous ordonnance, le cannabis est la substance psychoactive la plus consommée [2] :
    • En 2023, 47 % des personnes québécoises indiquaient avoir consommé du cannabis au cours de leur vie;
    • Les hommes en consomment davantage que les femmes (21 % contre 14 %);
  • Selon le produit, les effets du cannabis inhalé peuvent être ressentis jusqu’à 3 heures après la consommation alors qu’ils peuvent durer jusqu’à 8 heures, et parfois même plus longtemps, pour le cannabis ingéré oralement. Cette durée peut toutefois varier non seulement en fonction de la méthode de consommation et du type de produit consommé, mais également selon sa puissance, la quantité consommée ainsi que le niveau de tolérance propre à chaque individu [6].
  • De plus en plus de personnes se tournent vers des sources légales pour l’achat de cannabis depuis sa légalisation [1,2], réduisant ainsi les revenus du marché illégal : la SQDC estime que plus de 63 % des achats de cannabis au Québec se font maintenant auprès d’elle [7].

En savoir plus : Cannabis et santé

  • Si on veut consommer du cannabis, il est important de bien s’informer pour en limiter les risques.
  • Les effets de la consommation du cannabis varient d’une personne à l’autre. Cette substance peut engendrer des risques pour la santé [8].
  • Une consommation fréquente et prolongée de cannabis augmente le risque de développer un trouble lié à son usage et peut aggraver l’anxiété et la dépression [9].
  • Plus la consommation de cannabis commence à un jeune âge, plus le risque est élevé de développer un trouble lié à son usage [10].
  • Les jeunes qui consomment du cannabis sont plus à risques de subir des effets négatifs sur leurs capacités cognitives (mémoire, apprentissage) [9].
  • La consommation de cannabis pourrait nuire à votre bébé. Les effets du cannabis pris par des femmes enceintes ne sont pas encore bien connus. On sait toutefois que le THC est présent dans le placenta et le lait maternel des femmes qui en consomment [8]. Il est ainsi préférable d’éviter d’en consommer ou de s’exposer à sa fumée pendant la grossesse. Pour en savoir plus, consultez notre fiche Cannabis, grossesse et allaitement : que savons-nous ?
  • Le risque pour la santé augmente si on consomme du cannabis avec de l’alcool, d’autres drogues, du tabac ou certains médicaments. Voici quelques médicaments pouvant interagir avec le cannabis [11] :
    • Analgésiques;
    • Médicaments pour le cœur et anticoagulants;
    • Somnifères;
    • Antidépresseurs et anxiolytiques;
    • Antibiotiques et antifongiques;
    • Médicaments pour les allergies, le rhume et la grippe;
    • Antiacides;
    • Anticonvulsivants;
    • Médicaments pour le VIH/sida;
    • Médicaments pour le TDAH.
  • Peu de preuves existent actuellement concernant l’efficacité du cannabis pour traiter les problèmes de santé. Il pourrait cependant avoir des effets thérapeutiques dans des cas particuliers [12] :
    • Pour traiter les douleurs chroniques et celles qui touchent le système nerveux (neuropathiques) chez les adultes;
    • Pour éviter les nausées et vomissements dus à la chimiothérapie;
    • Pour réduire les spasmes musculaires liés à la sclérose en plaques;
    • Pour améliorer les troubles du sommeil associés à l’apnée du sommeil, la fibromyalgie, certaines douleurs chroniques et la sclérose en plaques.
  • Les effets secondaires les plus fréquents de la consommation de cannabis sont [13,14]:
    • Fatigue;
    • Étourdissement;
    • Bouche sèche;
    • Toux, sécrétions, bronchite (lorsque fumé);
    • Anxiété;
    • Nausée;
    • Diminution ou ralentissement des fonctions cognitives (mémoire, attention, concentration, jugement, temps de réaction);
    • Euphorie;
    • Vision brouillée;
    • Maux de tête.

Si vous avez des conditions de santé particulières ou utilisez du cannabis pour des motifs liés à votre santé, nous vous invitons à consultez une ou un professionnel·le de la santé.

Point de vue des personnes consommatrices

  • Selon une enquête de l’ASPQ menée en 2020-2021 auprès d’adultes québécois consommant du cannabis (rapport complet ou version résumée) :
    • Les jeunes de 18-24 ans sont proportionnellement plus nombreux à mentionner utiliser le cannabis pour réduire leur anxiété ou leur stress ;
    • La réduction de douleurs physiques a été mentionnée plus fréquemment chez les personnes consommatrices de 45 ans et plus comme raison de consommer ;
    • Un peu plus du quart des personnes consommatrices disent consommer « toujours » ou « souvent » de l’alcool en même temps que du cannabis ;
    • Près de 1 personne qui consomme régulièrement sur 5 ne croit pas qu’il soit possible de développer une dépendance au cannabis
  • Certaines règles entourant le cannabis semblent mieux comprises que d’autres au sein de la population adulte :
    • Moins de la moitié ont reconnu qu’il était interdit de consommer du cannabis entre 18 et 21 ans;
    • Près de 2 personnes sur 5 affirment pouvoir faire pousser des plants de cannabis à la maison sans autorisation médicale alors que cela n’est pas légal ;
    • Une majorité de personnes (58 %) reconnaissent l’interdiction de fumer du cannabis sur la rue ;
    • L’interdiction de conduire un véhicule avec les capacités affaiblies par le cannabis et l’interdiction de consommer près de certains établissements sont les mieux connues des personnes sondées.
  • De plus…
    • 39 % affirment en consommer ou en avoir consommé pour ressentir du plaisir, un « buzz » ou un « high » et 32 % par curiosité ou pour se relaxer et se détendre ;
    • 12 % en consomment ou en ont déjà consommé pour réduire leur anxiété ou leur stress et 6 % pour faciliter leurs relations sociales ;
    • 73 % sont tout à fait d’accord ou plutôt d’accord avec le fait que consommer du cannabis peut causer des problèmes de santé.

Besoin d’aide ?

Si vous avez des questions ou recherchez de l’aide en lien avec votre consommation, ces ressources vous accueilleront sans vous juger. N’hésitez pas à les contacter.

Nos objectifs

INFORMER LES PERSONNES QUI CONSOMMENT DU CANNABIS SUR UNE UTILISATION À MOINDRE RISQUE.

CONSEILLER UN ENCADREMENT PROTÉGEANT LE PUBLIC.

ASSURER UNE VIGIE RELATIVE AUX PRATIQUES DE COMMERCIALISATION ET DE MARKETING.

Février 2019

Projet de loi No 2, Loi resserrant l'encadrement du cannabis - Une question de chiffres ou de prévention ?

Mémoire PL2 cannabis

Septembre 2017

Encadrement du cannabis - Créer un monopole d'État pour bien encadrer et pour mieux contrôler (Mémoire déposé dans le cadre de la consultation régionale sur l'encadrement du cannabis)

Mémoire cannabis et monopole d'État

Les sondages nous permettent de prendre le pouls des citoyens sur divers enjeux concernant le cannabis.

Octobre 2021

De l’automne 2019 au printemps 2021, l’ASPQ a mené une recherche appliquée afin de mieux cerner la perspective des divers types de consommateurs de cannabis (utilisateurs potentiels, occasionnels ou réguliers de divers groupes d’âge) ainsi que leurs besoins en matière de prévention et d’usage de cannabis à moindre risque. Résumé du rapport.

Résumé du rapport. La consommation de cannabis et ses sphères d’influence au Québec : perspective des consommateurs actuels et potentiels.

Octobre 2021

De l’automne 2019 au printemps 2021, l’ASPQ a mené une recherche appliquée afin de mieux cerner la perspective des divers types de consommateurs de cannabis (utilisateurs potentiels, occasionnels ou réguliers de divers groupes d’âge) ainsi que leurs besoins en matière de prévention et d’usage de cannabis à moindre risque. Rapport complet.

Rapport complet. La consommation de cannabis et ses sphères d’influence au Québec : perspective des consommateurs actuels et potentiels.

Octobre 2022

Participation à une table ronde au Sommet sur les dépendances 2022: Réglementations municipales sur la vente au détail et la consommation en public du cannabis au Québec.

Lien vers le programme du Sommet 2022

29 novembre 2019

Journées annuelles de santé publique 2019 – Au-delà des murs : Conférence de l’ASPQ – Produits additionnels du cannabis, les enjeux de la deuxième vague de la légalisation.

Journée cannabis, JASP 2019

Novembre 2019

Nous avons agi comme paneliste par la Société québécoise d’information juridique (SOQUIJ) pour discuter des enjeux de la commercialisation du cannabis au Québec.

Commercialisation du cannabis, SOQUIJ 2019

30 avril 2019

Nous avons participé aux conférences données dans le cadre du Forum sur le cannabis et la santé publique 2019 organisé par le Canadian Public Health Association en donnant une conférence sur les enjeux marketing des produits additionnels du cannabis (comestibles).

Forum sur la cannabis et la santé publique, CPHA 2019

19 février 2019

À l’invitation de la Commission de la santé et des services sociaux de l’Assemblée nationale, avec certains de nos partenaires (l’ASMPQ, Dr Richard Bélanger et M. Bastien Quirion) nous avons commenté le projet de loi n°2 sur le resserrement de l’encadrement du cannabis.

Commission parlementaire PL2, ASPQ 2019

30 janvier 2019

À l’invitation de Santé Canada, nous avons assisté à la table ronde, le, sur l’encadrement des produits additionnels du cannabis (Règlement modifiant le Règlement sur le cannabis (nouvelles catégories de cannabis).

Novembre 2018

Dans le cadre de la légalisation du cannabis, nous avons discuté de l’encadrement de la publicité des produits du cannabis à Conversation cannabis produit par la Direction de santé publique de Montréal.

Conversation cannabis, DSP de Montréal 2018

Novembre 2018

Nous avons agi comme paneliste, à l’UQAM, pour un atelier sur les enjeux de la légalisation du cannabis dans le cadre d’une activité citoyenne.

21 novembre 2016

Journées annuelles de santé publique 2016 - Légalisation de la marijuana: défis, tendances et perspectives.

Journée cannabis, JASP 2016

2016

Nous avons profité du passage à Montréal de Steve Rolles, analyste politique sénior pour la TRANSFORM Drug Policy Foundation et sommité mondiale en matière de politique sur les drogues, pour transmettre ses principaux messages par le biais de 7 vidéos. La première traite de légalisation du cannabis et des impacts sur la consommation

Steve Rolles-légalisation du cannabis, les impacts sur la consommation

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