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Situation au Québec

  • En 1997, l’Organisation mondiale de la Santé caractérise l’obésité d’enjeu de santé publique prioritaire. Depuis, plusieurs spécialistes, organismes et gouvernements déploient des interventions visant à la prévenir ou à la traiter.
  • L’Association pour la santé publique du Québec (ASPQ) instaure en 2000 le Groupe de travail provincial sur la problématique du poids pour développer une vision commune des problèmes reliés au poids et proposer un plan d’action. Les travaux donnent naissance à un mouvement social menant à des interventions sur différents aspects de ces problèmes : préoccupation à l’égard du poids et de l’image corporelle, obésité, alimentation et activité physique.
  • En 2006, la Coalition québécoise sur la problématique du poids (aujourd’hui nommé le Collectif Vital) est créée afin de militer pour la mise en place d’environnements facilitant l’adoption de saines habitudes de vie, qui contribuent à prévenir les maladies chroniques et les problèmes reliés au poids. Elle est chapeautée par l’ASPQ depuis 2008.
  • Reconnue comme un facteur de risque de plusieurs maladies chroniques, la prévalence de l’obésité a triplé dans les trente dernières années. Au Québec en 2015-2016, 19 % des hommes et 17 % des femmes avaient un indice de masse corporel (IMC) situé dans la catégorie « obésité ». Selon l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ), cette prévalence resterait sensiblement la même, ou augmenterait, d’ici 2030.
  • Difficilement réversible, l’obésité est une condition multifactorielle, influencée par différents facteurs environnementaux et individuels. Son apparition à l’enfance accroît le risque d’obésité plus tard dans la vie et contribue au développement précoce de maladies comme le diabète de type 2, l’athérosclérose et l’hypertension.
  • L’obsession de la minceur, partagée par des personnes de tous les poids, affecte la santé physique et mentale et met à risque de tomber dans les pièges de l’industrie de la minceur. Dans certains cas, la culture de la minceur et la crainte de grossir nourrissent des préjugés qui entraînent des gestes hostiles, inappropriés et même de la discrimination envers les personnes grosses.
  • La stigmatisation basée sur la corpulence est appelée la grossophobie. Elle se nourrit de stéréotypes et de préjugés négatifs qui visent les personnes ayant un poids considéré comme étant « trop » élevé. Lorsqu’une personne internalise ces attitudes péjoratives, peu importe son poids, elle peut vivre de la grossophobie intrapersonnelle. Lorsque les comportements discriminatoires sont plutôt dirigés vers des personnes considérées comme étant en surpoids, on parle de grossophobie interpersonnelle. Enfin, parce que la société dans laquelle on vit ne permet pas toujours aux personnes grosses de développer leur plein potentiel, il est aussi important de prendre en compte la grossophobie institutionnelle.
  • En 2023, après dix-sept ans d’existence, la Coalition québécoise sur les problématiques du poids (Coalition Poids) est fière d’annoncer son nouveau nom vitaminé qui reflète davantage son importante mission : le Collectif Vital.
  • Dans l’objectif de rendre les communications plus inclusives et réduire la stigmatisation à l’égard du poids, le Collectif Vital lance en juin 2023 la Trousse pour des communications saines liées au poids . Elle a été élaborée suivant les conclusions du Groupe de travail provincial sur les problématiques du poids (GTPPP) et s’inscrit dans une volonté plus large de redéfinir la manière dont le poids et les enjeux qui y sont associés sont abordés dans l’espace public québécois.

La grossophobie en chiffres

7 sur 10

Proportion de femmes qui se trouvent trop grosses en 2021.

25 %

Pourcentage de Québécois.es qui affirment avoir déjà été victimes de discrimination à l’égard de leur poids.

50 %

Pourcentage des Québécois.es qui pensent que les personnes grosses ne sont pas en bonne forme physique, sont inactives, mangent trop et mal.

Le saviez-vous?

  • Nos gènes sont uniques : différentes formes et grosseurs de corps ont toujours existé naturellement.
  • L’obésité et un tour de taille élevé augmentent la probabilité de développer des maladies comme le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et plusieurs types de cancer.
  • La plupart des moyens pour perdre du poids sont inefficaces à long terme : 95% des personnes qui en utilisent reprennent le poids perdu dans les cinq années suivant la perte de poids. Il est essentiel de miser sur la prévention de l’obésité.
  • Tenter de maigrir peut nuire à votre santé physique et mentale. Il faut éviter les pièges de l’industrie de la minceur.
  • Quel que soit votre poids, vous pouvez améliorer votre santé et avoir plus d’énergie en adoptant un mode de vie sain.
  • La stigmatisation et l’intimidation liées au poids sont fréquentes et inacceptables.

Stigmatisation à l’égard du poids : un changement de regard s’impose!

  • Le poids ne doit pas être un sujet tabou ni un motif de stigmatisation dans notre société. Il doit être abordé de manière respectueuse et inclusive afin de ne pas nuire au bien-être de la personne.
  • La manière d’aborder publiquement les enjeux liés au poids est particulièrement importante. En effet, les messages diffusés à travers les médias constituent souvent la source d’information primaire pour des pans entiers de la population et influencent grandement les comportements, notamment ceux reliés à la santé.
  • L’adoption de communications saines liées au poids réduit les risques de susciter de la grossophobie ou de la préoccupation à l’égard du poids et déconstruit les fausses croyances liées au poids.

Les principes directeurs suivants sont à préconiser pour construire des messages inclusifs à l’égard du poids et adaptés à différents publics cibles.

o   Le poids est influencé par plusieurs facteurs environnementaux et individuels.

o   Les discours axés sur le poids et la perte de poids peuvent avoir des effets pervers.

o   Des messages positifs axés sur les habitudes de vie favorables au bien-être et à la santé sont à préconiser.

o   Une approche respectueuse, bienveillante et inclusive permet de diffuser des messages populationnels non stigmatisants.

  • L’intimidation à l’égard du poids dans les écoles du Québec est un phénomène répandu. Elle peut affecter la performance scolaire et avoir de nombreuses conséquences sur la santé physique et mentale des jeunes telles que :
    • symptômes dépressifs et anxieux ;
    • comportements alimentaires malsains ;
    • baisse de l’estime de soi ;
    • mauvaise image corporelle ;
    • diminution de l’activité physique ;
    • isolement social.

Certains de nos projets ont permis d’identifier et de partager des actions prometteuses aux milieux scolaires pour lutter contre la stigmatisation.

Au primaire

Portrait de la situation

  • Un sondage ASPQ-Ipsos mené en juin 2019 a confirmé l’ampleur du problème de la stigmatisation et de l’intimidation à l’égard du poids chez les enfants de 6 à 12 ans. On y apprend notamment que :
    • 1 parent sur 3 est inquiet que son enfant soit victime d’intimidation ;
    • près de 2 parents sur 5 indiquent que l’un de leurs enfants a été intimidé en raison de son apparence ;
    • 1 parent sur 10 a eu connaissance que son enfant a insulté, s’est moqué, a fait des plaisanteries ou a menacé un camarade de sa classe ou un autre élève ;
    • 1 parent sur 10 rapporte que son enfant a déjà refusé d’aller à l’école pour éviter d’être intimidé ;
    • la récréation, le dîner et après les classes, incluant lors du service de garde, sont les moments les plus propices à l’intimidation.

Solutions

  • L’intimidation est un phénomène de groupe : l’action ou l’inaction des autres influencent la poursuite ou l’arrêt des gestes. Par exemple, lors d’un épisode d’intimidation, l’enfant témoin peut :
    • rester passif ;
    • se joindre à l’intimidation ;
    • encourager l’enfant qui commet l’intimidation ;
    • prendre la défense de l’enfant qui subit l’intimidation ;
    • signaler la situation à un enseignant ou un membre du personnel.
  • Par conséquent, au-delà des actions directes et individualisées auprès des enfants qui subissent ou qui commettent de l’intimidation, une approche qui touche à l’ensemble de l’environnement scolaire est souhaitable.
  • Avec l’appui de plusieurs expert·e·s et partenaires, nous avons réalisé un guide destiné aux enseignant·e·s et aux intervenant·e·s scolaires. Parmi les 18 stratégies prometteuses de prévention et d’intervention identifiées, on retrouve notamment celles-ci :
    • sensibiliser et informer l’équipe-école sur la diversité corporelle et les préjugés liés au poids ;
    • réaliser avec les élèves des ateliers sur l’image corporelle et le respect des différences ;
    • lors d’une situation d’intimidation, vérifier les conséquences de la situation sur les témoins, en s’attardant notamment à leur propre perception corporelle et à leur sentiment de sécurité à l’école.

Consultez notre guide pour découvrir plusieurs autres stratégies et conseils. Partagez-le aussi à la direction ou au conseil d’établissement de l’école primaire de votre quartier pour contribuer à la lutte contre la stigmatisation et l’intimidation liées au poids.

Au secondaire

Portrait de la situation

  • La stigmatisation et l’intimidation liées au poids sont très présentes au secondaire. Notre étude, menée en 2013-2014 en partenariat avec l’Université du Québec en Outaouais, montre que:
    • 59 % des jeunes de 14 à 18 ans considèrent que les élèves de leur école se font traiter de tous les noms, taquiner ou intimider par rapport à un surpoids;
    • 37 % des jeunes croient que le poids est la raison principale pour laquelle les jeunes se font intimider à l’école;
    • 47% des élèves intimidés rapportent être devenus obsédés par leur poids.

Pour en savoir plus sur cette étude, consultez notre affiche.

  • Parmi les conséquences néfastes de l’intimidation à l’égard du poids sur la santé physique et mentale des adolescents, on note que les jeunes intimidés adoptent des comportements à risque. Prêtes à tout pour plaire, certaines victimes ont de la difficulté à mettre leurs limites ou à dire non et acceptent de consommer des drogues ou de s’adonner à des pratiques sexuelles à risque.
  • De plus, à cette période de la vie, l’apparence prend beaucoup de place dans la perception des autres. Une personne aura beau être drôle, talentueuse et intelligente, si celle-ci est stigmatisée à cause de son poids, cette caractéristique pourrait injustement balayer tout le reste aux yeux des autres.

Solutions

  • Nous avons développé des guides pédagogiques pour intervenir sur la problématique auprès de jeunes de 14 à 18 ans dans le cadre du cours d’éducation physique et à la santé et du cours d’éthique et culture religieuse. Ce dernier a été aboli en 2020, mais le contenu du guide demeure utile pour les équipes-écoles qui souhaitent développer les compétences associées aux domaines généraux de formation de l’école québécoise.
  • Plusieurs activités peuvent être réalisées pour prévenir les jeunes contre les effets de la culture de la minceur, du modèle unique de beauté et de l’intimidation. Par exemple, il est possible de parler aux jeunes de la Charte québécoise pour une image corporelle saine et diversifiée ou de les inviter à écrire aux médias pour dénoncer le traitement des images ou le manque de diversité. À cette fin, le Guide pour porter plainte contre la promotion du modèle unique de beauté s’avère utile.

Nos objectifs

SENSIBILISER SUR LES SAINES HABITUDES DE VIE, SUR LES RISQUES DES MÉTHODES ET PRODUITS AMAIGRISSANTS ET SUR LES EFFETS NÉGATIFS DE LA STIGMATISATION LIÉE AU POIDS

CONSEILLER LES DÉCIDEURS SUR LES POLITIQUES, LOIS, RÈGLEMENTS ET MESURES FAVORISANT LA MISE EN PLACE D’ENVIRONNEMENTS FACILITANT LES SAINES HABITUDES DE VIE ET L’ENCADREMENT DE L’INDUSTRIE DE LA MINCEUR 

SURVEILLER LES PRATIQUES PUBLICITAIRES ET PROMOTIONELLES ILLÉGALES DE L’INDUSTRIE ALIMENTAIRE, DES BOISSONS ET DE L’AMAIGRISSEMENT 

Nos actions

  • En 2000, nous avons créé le Groupe de travail provincial sur la problématique du poids afin de développer une vision commune des problèmes reliés au poids et proposer un plan d’action.
  • Depuis 2008, nous chapeautons le Collectif Vital, auparavant la Coalition Poids. Celui-ci intervient collectivement, auprès des décideuses et décideurs, pour la mise en place de milieux de vie sains et inclusifs pour faciliter l’adoption de saines habitudes de vie. Pour y parvenir, le Collectif Vital réalise une variété d’outils et d’activités de communications .
  • Septembre 2014, nous avons réalisé la campagne Changez de regard, qui a été active jusqu’en août 2020.
  • Octobre 2019, nous avons lancé la campagne Méfiez-vous des apparences trompeuses! qui dévoile la face cachée de l’industrie de la minceur et offre des conseils durables afin de diminuer le recours aux produits, services et moyens amaigrissants (PSMA).
  • Printemps 2021, en collaboration avec la Coalition Poids et ÉquiLibre nous avons relancé un Groupe de travail provincial sur les problématiques du poids afin de créer un environnement où les communications autour de ces problématiques sont cohérentes, inclusives, efficaces et exemptes d’éléments stigmatisants, et ce, dans l’optique de favoriser le bien-être et la santé de tou·te·s les Québécois.es. De ce groupe de travail émerge le Manifeste québécoise pour des communication saines sur les problématiques reliée au poids.
  • Juin 2023, la Coalition Poids devient le Collectif Vital : parce que c’est essentiel de soutenir les saines habitudes de vie !
  • Juin 2023, le Collectif Vital lance la Trousse pour des communications saines liées au poids pour rendre les communications plus inclusives et réduire la stigmatisation à l’égard du poids.

Manifeste québécois pour des communications saines sur les problématiques reliées au poids

Pour agir sans nuire, il importe de repenser la manière d’aborder les problématiques reliées au poids dans la population.

Manifeste pour des communications saines, 2021

La stigmatisation à l'égard du poids et ses conséquences sur la santé mentale des jeunes : un obstacle à l'adoption de saines habitudes de vie

Mémoire déposé le 30 novembre 2014 dans le cadre de la consultation publique sur la lutte contre l’intimidation.

Mémoire stigmatisation, ASPQ 2014

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