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Situation au Québec

La normalisation de la vitesse et de la haute performance est présente sous diverses formes dans la société québécoise. Associée à l’impression de manquer de temps, elle influence les choix, les comportements et les habitudes de vie des individus et se transpose dans diverses sphères de la vie, que ce soit au travail, à la maison ou à l’école.

Bien que l’impression de manquer de temps puisse toucher l’ensemble des Québécois(e)s, certains sous-groupes qui cumulent davantage de rôles et de responsabilités sont plus à risque, tels les parents de jeunes enfants, les femmes et les personnes aux études.

Saviez-vous que la vitesse et la haute performance peuvent nuire à la santé et au bien-être?

L’accélération du rythme de vie est présente sous diverses formes dans notre société. Celle-ci peut être définie comme une augmentation des expériences et des responsabilités que l’on peut avoir dans un temps restreint. Au travail, à la maison ou à l’école, la haute performance et la vitesse sont mises sur un piédestal. Pour réussir à concilier le travail, les obligations familiales et les activités sociales, plusieurs personnes :

  • augmentent la cadence de leurs actions (ex. : manger, travailler ou conduire plus vite) ;
  • condensent le temps entre leurs activités (ex. : réduire les heures de sommeil et de temps libre, sauter des repas et des séances de sport);
  • vaquent à plusieurs occupations en même temps (ex.: texter au volant, manger en travaillant)

Cette course contre la montre influence les choix et les comportements. Manque de temps pour bouger ou bien s’alimenter, difficultés de conciliation entre le travail et la vie personnelle, consommation de stimulants pour performer et excès de vitesse sur la route : ses conséquences néfastes sont nombreuses.

Le Ralentir en chiffres

54 %

Plus de la moitié des adultes québécois aimeraient ralentir leur rythme de vie

68 %

Poucentage des parents qui aimeraient ralentir leur rythme de vie

76 %

Pourcentage des étudiant.e.s qui aimeraient ralentir leur rythme de vie

Combattre la vitesse avec le projet Ralentir

En partenariat avec la Société de l’Assurance Automobile du Québec (SAAQ), le projet Ralentir vise à dénormaliser la vitesse pour le bien-être collectif dans un contexte de santé durable. Ayant pour but d’améliorer la santé et la sécurité de la population, dont le bilan routier au Québec, ce projet innovant vise à valoriser un ralentissement collectif en impliquant et mobilisant un ensemble de partenaires. Cette initiative mise également sur l’empowerment des communautés impliquées.

Ralentir, c’est:

  • Prendre le temps de prioriser et de bien faire les choses
  • Trouver un équilibre entre nos différents rôles et responsabilités
  • Avoir un rythme de vie qui nous permet faire de meilleurs choix pour notre santé et pour l’environnement

Loisirs, qualité de vie et productivité 

La découverte — ou la redécouverte — de loisirs contemplatifs ou de proximité, facilement accessibles près de la maison, fait aussi partie des conséquences de la pandémie qui pourraient avoir des retombées positives sur notre santé et notre bien-être.   Les voyages et plusieurs sorties devenus inaccessibles et un grand besoin de faire le plein de belles choses pour compenser la tristesse de la situation ont amené plusieurs personnes à explorer d’autres façons de se faire plaisir comme la marche, le vélo, le jardinage, la cuisine (le fameux pain !), la pêche, l’art, la photographie et autres. L’autoapprentissage de nouvelles activités a aussi été favorisé pour la multiplication des tutoriels gratuits et accessibles en ligne. Les impacts de ces explorations restent à voir. Par exemple, faire de la marche ou du vélo comme loisirs a-t-il pu susciter l’envie de s’offrir le temps de les intégrer dans notre quotidien en choisissant de se déplacer autrement ?

En parallèle, la fermeture forcée de nombreux loisirs a aussi amené des parents à revoir l’horaire de fin de semaine de leurs enfants qui participent à plusieurs cours et activités, remettant ainsi en question leur rôle de parent taxi et leur hyperparentalité, soit cette tendance de ces derniers à en faire trop pour leurs enfants, ou à vouloir tout bien faire pour eux, et à leur place. Cela a réveillé certains débats sur les bénéfices de l’ennui, du jeu libre et des moments de pauses pour les jeunes. La réflexion mérite que l’on s’y attarde.

Enfin, face à un désir de performance, les pauses, les vacances, les loisirs et les déplacements actifs comme la marche, la course ou le vélo peuvent être vus comme des pertes de temps. Ceux-ci ont toutefois le pouvoir de nous rendre plus productives et productifs. Et si s’arrêter ou ralentir permettait de mieux travailler ?

Repenser la société de consommation

Le ralentissement commercial forcé n’a pas eu que des conséquences économiques désastreuses pour les propriétaires de commerces et les personnes qui y travaillent. L’expérimentation imposée de la fermeture des commerces non essentiels le dimanche a notamment été une voie de salut pour certaines entreprises. Un sondage CROP révélait en août 2021 que deux Québécois sur trois étaient d’accord avec cette fermeture hebdomadaire de façon permanente. Plusieurs entreprises ont aussi souligné que cette intervention, si elle était généralisée dans leur secteur et parmi la compétition, serait un baume pour souffler davantage en période de pénurie de main-d’œuvre et pour s’offrir des pauses. Si l’enjeu divise, il mérite réflexion.

Le désir de distanciation sociale qui a amené à moins de visites dans les magasins, les difficultés d’approvisionnement, la crise climatique et maintenant l’inflation amène aussi davantage de réflexions sur le rythme de notre consommation et sur les biens essentiels ou superflus pour notre qualité de vie. Plus nous consommons, plus des gens doivent produire et gérer les déchets qui en découlent, plus il faut de bras ou faire pression sur ceux qui travaillent.

Ralentir durablement pour notre santé et celle de notre planète

Maintenant que la pandémie s’estompe, plusieurs voix s’élèvent pour que les apprentissages réalisés et les acquis obtenus depuis le fatidique 13 mars 2020 ne se perdent pas. Avec la crise climatique et la santé mentale mise à mal, de plus en plus de gens évoquent ainsi l’idée de repenser notre rythme de vie pour lui donner la juste vitesse en fonction d’une santé durable. Ralentir, ce n’est pas forcément synonyme de lenteur ! C’est plutôt trouver la bonne vitesse pour soi et les personnes qui nous entourent.

Nos objectifs

Informer sur les effets du ralentir sur la santé physique, mentale et sociale.

Enquêter sur la perception du ralentir au Québec.

Sensibiliser la population aux bienfaits du ralentir sur la santé durable.

Nos actions

Réalisé en partenariat avec la Société de l’assurance automobile du Québec, le projet Ralentir vise à collecter, développer et partager un savoir commun sur la prévention des maladies et traumatismes ainsi que la promotion de la santé par le ralentissement.

Différentes thématiques liées à la santé publique seront documentées par l’angle du ralentissement afin de trouver des solutions durables pour notre santé et celle de notre planète.

À travers la mise en place d’un groupe de travail (Groupe Ralentir), de recherches, de cumul d’expériences, de sondages et d’échanges, le projet rassemblera des actrices et acteurs de différents milieux pour établir un bilan de la situation actuelle et réfléchir collectivement aux enjeux du ralentissement dans plusieurs facettes de la vie et sensibiliser la population aux bénéfices possibles.

Prenez le temps d’en savoir plus !

  • Consultez notre revue de littérature narrative qui explore divers thématiques du ralentissement en cliquant ici
  • L’ASPQ a mandaté Léger afin de recueillir l’opinion des Québécoises et Québécois au sujet de leur perception à l’égard du ralentissement dans leur vie. Pour consulter le rapport complet, cliquez ici
Mains levées

Avis de recherche !

Vous souhaitez vous mobiliser pour ce projet innovant ou vous connaissez des personnes issues des milieux communautaires, des arts, de la culture, des affaires, de l’éducation, de l’aménagement urbain, de la santé ou autres qui ont cette préoccupation du ralentissement et qui ont envie de partager leurs savoirs, expériences et réflexions ? Communiquez par courriel à l’adresse suivante : vgarceau@aspq.org pour manifester votre intérêt.

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