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Situation au Québec (1-7)

Les cultures de productivité et de performance sont présentes dans plusieurs sphères de nos vies et contribuent à créer une impression de manque de temps qui peut nuire à la santé et au bien-être. On observe notamment, une augmentation du temps passé sur les écrans ou des comportements à risque sur la route ainsi qu’une réduction du temps accordé à l’activité physique ou la préparation de repas, au temps passé avec les proches ou encore au sommeil.

Au-delà des comportements individuels, valoriser la productivité et la performance peut exacerber les inégalités sociales et créer des attentes ou standards de consommation irréalistes ou malsains. Ces cultures se transposent aussi dans l’aménagement du territoire, notamment par l’augmentation de restaurants rapides et la place prépondérante de l’automobile.

Bien que l’impression de manquer de temps touche l’ensemble de la population québécoise, certains sous-groupes qui cumulent davantage de rôles et responsabilités sont plus à risque, comme les travailleurs et travailleuses, les parents et les personnes aux études.

Les cultures de productivité et de performance se définissent par des croyances ou des actions qui favorisent une productivité à la fois croissante et constante ainsi qu’une haute performance dans différents environnements. Elles s’illustrent par la volonté qu’ont les personnes et la société d’être toujours productive tout en performant à son maximum, et ce au détriment de la santé individuelle et collective.

Saviez-vous que les cultures de productivité et de performance peuvent nuire à la santé et au bien-être? (2)

Au Québec, près de deux personnes sur cinq affirment être souvent stressées avec leur rythme de vie. Cette proportion monte à plus d’une personne sur deux chez les 18 à 54 ans et les parents.

Parmi la population québécoise, quatre personnes sur cinq affirment que notre société devrait valoriser un rythme de vie plus lent. Toutefois, seulement le tiers affirme que le fait de ralentir est bien perçu socialement.

Une proportion importante de Québécoises et Québécois adopte des comportements nuisibles à leur santé et leur bien-être :

  • rouler plus vite que la limite permise sur la route pour gagner du temps (40 %) ;
  • conduire malgré la fatigue (38 %) ;
  • manquer de temps pour faire de l’activité physique (35 %) ou des activités de loisirs (31 %) ;
  • manquer de temps pour être avec leurs proches (26 %) ;
  • couper ses heures de sommeil pour faire plus de choses dans une journée (24 %).

Au Québec, un peu plus du quart des personnes considèrent avoir un rythme de vie surchargé. Pour ces personnes, les responsabilités financières, les responsabilités familiales et les exigences professionnelles sont les principaux facteurs qui les empêchent de ralentir.

Le rythme de vie effréné en chiffres (8)

54 %

des adultes québécois aimeraient ralentir leur rythme de vie

76 %

des personnes aux études aimeraient ralentir leur rythme de vie

68 %

des parents aimeraient ralentir leur rythme de vie

63 %

des travailleurs et travailleuses aimeraient ralentir leur rythme de vie

Le Manifeste pour la création de milieux de vie favorables à un ralentissement collectif

Pour parvenir à mettre en place des milieux de vie qui permettent d’adopter un rythme de vie adapté à nos besoins tout en étant favorable à notre épanouissement, un changement de paradigme sur la relation que nous entretenons en tant que société avec la productivité et la performance est d’abord nécessaire.

Le Manifeste pour la création de milieux de vie favorables à un ralentissement collectif a été coconstruit par les partenaires du Groupe de travail Ralentir. L’objectif de ce manifeste est de poser les assises nécessaires pour orienter ce changement par l’entremise de fondements et principes directeurs, tels que :

  • La capacité de ralentir est influencée par plusieurs facteurs individuels, organisationnels et sociaux.
  • Un rythme de vie en harmonie avec soi et les autres, c’est-à-dire avec nos besoins, limites, valeurs et aspirations, est à préconiser.
  • Les milieux de vie doivent faciliter et favoriser l’adoption d’un ralentissement collectif.
  • Des cultures saines de consommation, de productivité et de performance, qui s’inscrivent dans un ralentissement collectif, bénéficieraient à toute la société.

Ce manifeste vous interpelle? Joignez votre voix en remplissant le formulaire d’adhésion.

Nos objectifs

En partenariat avec la Société de l’Assurance Automobile du Québec (SAAQ), le projet Ralentir vise à dénormaliser la vitesse pour le bien-être collectif dans un contexte de santé durable. Ayant pour but d’améliorer la santé, le bien-être et la sécurité de la population, dont le bilan routier du Québec, ce projet innovant vise à valoriser un ralentissement collectif en impliquant et mobilisant un ensemble de partenaires pour collecter, développer et partager un savoir commun.

Enquêter sur la perception de la productivité, de la performance, de la vitesse et du ralentissement au Québec.

Informer différents publics cibles des effets de la culture de productivité et de performance sur la santé et le bien-être.

Sensibiliser la population aux bienfaits d’un ralentissement collectif pour la santé durable.

Faciliter et promouvoir la mise en place de milieux de vie qui sont favorables à l’atteinte d’un rythme de vie équilibré.

Nos actions

Coconstruit avec les partenaires du Groupe de travail Ralentir, le Manifeste pour la création de milieux de vie favorables à un ralentissement collectif propose :

  • un état de la situation quant au rythme de vie des Québécoises et Québécois ;
  • une vision commune de ce qu’est le ralentissement ;
  • des fondements et principes directeurs pour orienter les futures réflexions et actions entourant la relation que nous entretenons en tant que société avec nos rythmes de vie, la productivité et la performance.

Ce manifeste vous interpelle? Joignez votre voix en remplissant le formulaire d’adhésion.

Le Groupe de travail Ralentir est un regroupement intersectoriel de partenaires mis sur pied par l’ASPQ pour réfléchir collectivement au ralentissement, à nos rythmes de vie et aux cultures de productivité et de performance.

Il rassemble une vingtaine de partenaires provenant de milieux variés, dont les ressources humaines, l’entrepreneuriat, la santé et la culture.

Mains levées

Avis de recherche !

Vous souhaitez vous mobiliser pour ce projet ou partager votre savoir et vos expériences? Vous connaissez des personnes ou des organisations qui sont préoccupées par ces enjeux? Communiquez par courriel à l’adresse suivante pour manifester votre intérêt : aclevesque@aspq.org.

1

Association pour la santé publique du Québec (2023). Ralentir – Exploration sur le rythme de vie et ses impacts sur la santé durable au Québec.

2

Sondage Léger mené pour le compte de l’ASPQ en juin 2023 auprès de 1 001 Québécois et Québécoises.

3

Venn, D. et Strazdins, L. (2017). « Your money or your time? How both types of scarcity matter to physical activity and healthy eating », Social Science & Medicine, 172, p. 98-106.

4

Coeugnet, S., Miller, H., Anceaux, F. et coll. (2013). « How do time pressured drivers estimate speed and time? », Accident Analysis & Prevention, 55, p. 211-218.

5

Bourque, M. et St-Amour, N. (2016). « Les politiques de conciliation travail-famille : la nécessité d’une analyse intersectorielle? », Travail, genre et justice sociale, 35(2-3), p. 15-38.

6

Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (2018). Non-medical Prescription Stimulant among Post-secondary Students.

7

Liu, X.S., Shi, Y., Xue, N.I. et coll. (2022). « The impact of time pressure on impulsive buying: The moderating rôle of consumption type », Tourism Management, 91(2).

8

Sondage Léger mené pour le compte de l’ASPQ en décembre 2022 auprès de 1 000 Québécois et Québécoises.

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